27 Août 2009
Et si vous ne me plaisiez pas !

« Il y a deux manières de plaire : amuser et intéresser. »  Stanislas de Boufflers

Une question revient souvent pendant mes rencontres, ou lors de discussions avec mon entourage :

- Et si un homme ne te plait pas physiquement, qu'est-ce que tu fais... Tu pars, ou tu restes ?

Dans ma vie professionnelle, comme dans ma vie privée d'ailleurs, le physique n'a jamais revêtu de caractère primordial, dans ma décision de rencontrer une personne ou non.

Bien sûr que tous les hommes que je rencontre ne correspondent pas forcément à mon idéal masculin.
Au hasard,  Pierce Brosnan ou Georges Clooney ;-)

Mais ce n'est pas ce que je leur demande non plus. Je suis plus attachée à la personnalité de l'homme que je m'apprête à rencontrer qu'à son apparence physique. Et je vais même plus loin, les hommes trop sûrs d'eux et de leur physique me font fuir, car soit ils m'intimident, soit ils m'insupportent.

Un homme qui n'a pas un physique facile, pour reprendre l'expression de "Pierre à propos de Thérèse, dans Le Père Noël est une ordure" fera plus d'efforts pour être agréable,  me charmer et me séduire.

Lorsque je me rends à un  rendez-vous, si l'homme qui ouvre la porte ne me plait vraiment pas physiquement, la première chose que je regarde, ce sont ses yeux et son regard.

Les yeux sont le miroir de l'âme dit-on. On y voit la bonté, l'humilité, la gentillesse, la joie, la tristesse, la déception, l'arrogance, l'indifférence...Nos yeux sont le reflet de nos émotions, et de notre personnalité.

Je sais d'emblée si le courant passera ou pas avec le monsieur que j'ai en face de moi.

Je sais aussi si je lui plais, un peu, beaucoup, ou moyennement,  et c'est son regard qui fera (du moins en début de rencontre) que je me comporterai de telle ou telle façon.

Bien sûr, sur une rencontre de plusieurs heures, le naturel prendra très vite le dessus et c'est normal.

Un regard fuyant, ou au contraire un regard lourd sont révélateurs d'une rencontre qui a toutes les chances de foirer (n'ayons pas peur des mots)...

Alors maintenant vous allez me dire...Bon la psychologie de comptoir c'est bien, mais concrêtement, qu'est ce que vous faites ou qu'est ce que vous feriez, si la personne en face de vous ne vous plait pas.

Et bien après 5 ans d'activité (quand même), je pense pouvoir affirmer, que si outre un physique qui ne me sied pas, je ne lis rien dans le regard de l'autre qui me donne envie de rester, je repartirais.

Bon maintenant il est évident que dans la mesure où je travaille essentiellement sur de longs rendez-vous, le contact téléphonique primordial me permet déjà de me faire une idée sur la personnalité de mon interlocuteur.

Donc jusqu'à présent, je ne suis jamais repartie sitôt arrivée. C'est bien non ?

Il est vrai aussi que je suis très sélective, et mes conditions de rencontres draconniennes me permettent de tester la courtoisie mais aussi la motivation de celui qui souhaite me rencontrer. Et il faut l'être motivé pour me rencontrer ;-)

Certes à mes débuts en 2004, j'ai fait confiance à des hommes auxquels je n'aurais même pas serrer la main dans la rue, je suis passée outre le fait qu'ils me déplaisaient beaucoup et j'ai eu tort.

Je me souviens de ce mois de septembre 2004 où la copine qui m'emmenait à l'époque à mes rendez-vous, me dépose devant l'hôtel où je devais me rendre, et me dit en voyant celui qui m'attendait dehors " Bon courage ! "

Effectivement, force est de constater que le monsieur qui m'attend devant l'hôtel n'a vraiment rien pour lui.

Il est petit, trapu, des épaules très larges, un bassin étroit (il me fait penser au petit bonhomme des pneus Michelin), un jogging et des baskets.

On lit chez moi à livre ouvert et forcément il s'aperçoit que ma déception est grande.

Il me propose alors de boire un verre au bar de l'hôtel. J'acquiesse, car je me dis que et d'un ça détendra l'atmosphère et qu'ensuite, même si il  n'est pas beau, il est peut-être sympa et intéressant, pourquoi ne pas lui laisser une chance de me le prouver. Bon d'accord, ce sera pas facile...mais bon...faut jamais dire fontaine.

Il me demande ce que je souhaite boire. Je bois très peu d'alcool, mais pour la circonstance, je me laisse tenter par une coupe de champagne, puisque c'est si gentiment proposé.

Malheureusement le champagne qu'on sert à la coupe dans les hôtels est, la plupart du temps infect, et je ne finis pas ma flûte. 

Et la première phrase assassine tombe : Vous ne finissez pas votre verre ? Ben je vais le boire parce qu'au prix où est la flûte....

Là je me dis que j'ai à faire à un vrai gentleman et que ça va être très dur....mais alors très dur...

Il finit mon verre, je monte déposer ma petite valisette dans sa chambre et nous partons dîner.

Il avait réservé dans un restaurant ou l'on sert d'excellentes grillades.

Mais bon, excellentes grillades ou pas, moi quand je vais au restaurant, j'aime prendre une entrée, même si je sais que le plat sera copieux.

Je prends donc mon entrée, je ne me souviens plus de ce que c'était, puis on m'apporte le plat.

J'avais pris des rognons de veau grillés. Un régal...Mais la pièce de viande était énorme et j'en ai laissé un morceau dans mon assiette...

Et mon gentleman de s'offusquer : Et vous ne finissez pas votre viande non plus ?
Moi : La pièce était énorme, j'ai plus faim.
Mon gentleman : Il ne fallait pas prendre d'entrée dans ce cas.

Le gentleman commence à m'agacer sérieusement, je suis à deux doigts de lui envoyer mon assiette dans la figure, et je lui réponds que moi lorsque je vais au restaurant, je me fais plaisir et je me laisse tenter...C'est pour ça qu'on a inventé les restaurants ;-)

Il n'est pas de cet avis, et finit mon assiette, pas content du tout le gars, comme dirait Jean Marie Bigard.

Le froid s'est installé. Je me dis que ce n'est pas la peine que je commande un dessert, il demande l'addition, paie, bien entendu ne laisse pas de pourboire,  et nous partons.

Et pour couronner le tout, une fois sortis,  ce dernier croit bon d'ajouter :

Et vous ne me dites pas merci ?

Alors là je vois rouge. Mon sang ne fait qu'un tour, et je dis à ce malotru, que c'est lui qui devrait me dire merci pour l'avoir accompagné. Je suis moins agréable que ça en fait, mais je ne veux pas choquer les âmes sensibles.

En arrivant à l'hôtel, je lui rends son enveloppe, sans retirer le moindre billet (on est royale ou pas), je prends mes affaires, je commande un taxi et je rentre chez moi.

C'est la seule fois où je suis partie avant d'avoir consommé. Mais il avait vraiment poussé le bouchon...

Bon sur ce, je vais dîner, ça m'a donné faim tout ça...

NINON

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